La pandémie de coronavirus qui secoue le monde entier a des répercussions sur l’économie mondiale. Au Togo, les pouvoirs publics ont compris qu’il fallait amortir dès à présent l’impact de la crise économique.
L’économie des pays est touchée par cette pandémie de coronavirus qui continue son petit bonhomme de chemin en faisant des victimes. En Afrique les calculs prévoient un recul de la croissance de +3,2% à +1,8% cette année. Pour ne pas être surpris, les gouvernants ont pris la mesure du dans en mettant en place des stratégies pour limiter les dégâts. Les pouvoirs publics du Togo ont décrété depuis le 1er avril, l’état d’urgence sanitaire. Pour maximiser leur chance de rebondir après cette crise, les pouvoirs publics ont compris qu’il fallait amortir dès à présent l’impact de la crise. Ainsi, le Togo a rapidement mis en place une force anti-pandémie pour protéger les populations et les acquis, un fonds national de solidarité et de relance économique, estimé à 400 milliards de francs CFA dont 12 milliards seront utilisés pour le programme de transferts monétaires « Novissi ». Dans la foulée, l’eau et de l’électricité ont été rendues gratuites pour les ménages pour une durée de trois mois. Il est aussi prévu des branchements sociaux de 5000 demandes en attente à 25.000 francs CFA, au lieu de 75.000 auparavant. Beaucoup d’efforts ont été consentis par les autorités du pays pour soulager un temps soit peu les populations.
Ces quelques efforts sont appréciables mais ne suffisent pas pour empêcher la machine économique à avoir du plomb dans l’aile alors il aura besoin nécessairement d’un coup d’accélérateur déterminant. Entre autres solutions, le pays devra reprendre les exportations, actuellement étouffées par la crise. Bien avant, les investissements destinés à l’agriculture, secteur qui emploie plus de la moitié de la population totale selon les informations vont connaitre un accroissement afin d’augmenter la production nationale, rétablir les prix des matières premières et garantir une sécurité alimentaire. Une fois la crise terminée, le Togo compte reprendre les investissements socioéconomiques, renforcer les programmes sociaux, ce qui protègera des milliers de citoyens et réduira le risque de pauvreté. L’autre secteur qui a reçu de plein fouet les répercussions de la pandémie est le tourisme. De ce fait, il n’est pas exclu que pour refaire le retard l’accent soit mis sur le tourisme d’affaires.
Selon les prévisions du Bureau international du travail, 25.000.000 d’emplois vont disparaître d’ici la fin de la pandémie. C’est un terrain sur lequel est attendu l’Afrique et par conséquent le Togo.
Pour rebondir après la crise sanitaire, le Togo qui dispose déjà d’une économie assainie résultant de plusieurs années d’efforts pourra compter sur ses propres forces et sur l’appui de ses partenaires qui continuent de lui témoigner une grande confiance. Ces appuis multiformes permettront d’empêcher la perte des gains réalisés en matière de réduction de la pauvreté. Les chiffres révèlent qu’en dix ans, la dette publique africaine a doublé pour atteindre 365 milliards de dollars dont 145 dus à la Chine. La cerise sur le gâteau serait que les partenaires allègent, échelonnent ou annulent les dettes du pays pour l’aider à se relever. Par ailleurs, une fois la crise passée, il va de soi que le pays pourra entièrement s’appuyer sur les services qu’offre le Port autonome de Lomé, véritable poumon de l’économie nationale qui tourne au ralenti en cette période.
Quoi qu’il en soit, il serait extrêmement chimérique de soutenir que la crise est et sera sans conséquence sur le développement national. Loin de là. Partant de ce principe, le Togo est appelé à cravacher pour rebondir et retrouver son élan d’avant crise. Difficile certes, mais pas impossible. Cela passe par un engagement citoyen couplé à une solidarité nationale et un travail acharné.