L’Experte internationale de la Finance Inclusive et conseillère spéciale du Chef de l’Etat togolais, Reckya Madougou, plaide pour la mise en place d’un mécanisme pour soutenir les Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME) africaines et Haïtiennes pour la reprise des activités économiques post COVID-19.
La pandémie de coronavirus qui sévit actuellement dans le monde a révélé les limites des plusieurs pays africains dans plusieurs domaines notamment le domaine sanitaire, économique et sociale. Dans l’optique de trouver une solution durable à ces vulnérabilités, le développement inclusif s’impose à tous. Au cours d’un débat portant sur le thème : « Comment réinventer le modèle économique à l’aune de la crise sanitaire de la COVID-19 ? », l’Experte Internationale de la Finance Inclusive, Reckya Madougou a plaidé pour la mise en place d’un mécanisme de Financement pour soutenir les TPME africaines et Haïtiennes.
Selon les statistiques, les Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME) représentent 90% des unités commerciales ainsi pour Reckya Madougou, il est très important de se poser la question sur comment réinventer le modèle économique à l’aune de la crise sanitaire car le tissu économique des pays africains est composé de Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME). Les acteurs majeurs de l’économie du continent noir s’étaient déjà penchés sur cette question lors du webinaire initié quelques semaines plutôt et il en ressort qu’un mécanisme de financement des Très Petites et Moyennes Entreprises africaines et Haïtiennes, sous la forme d’un pitch projet qui devra permettre de répondre aux besoins de ces très petites et moyennes entreprises de façon réactive.
Elle a par la même occasion exhorté l’Etat à jouer un rôle très indispensable dans l’atteinte des objectifs à terme en allant au-delà des initiatives déjà engagées dans le sens de la reprise économique. « Cette crise a montré le rôle indéniable de l’État non pas seulement en tant qu’Etat régulateur ou Etat policier, mais surtout Etat catalyseur puisque la crise a démontré que le rôle de l’Etat n’est plus seulement sur les questions infrastructurelles, mais surtout sociales et sociétales » a-t-elle déclaré. Et de rajouter que : « c’est une crise qui a également révélé que si l’Etat ne prend pas des mesures idoines dans de brefs délais, on risque d’avoir une catastrophe humanitaire ».
Elle a par ailleurs proposé que les Etats puissent davantage libéraliser le secteur privé, tout en gardant l’inclusivité nécessaire, pour une croissance de qualité. D’où la nécessité d’un cadre régulier devant stimuler l’économie réelle. Selon Reckya Madougou, les États africains ont aujourd’hui compris que si l’on continue comme avant, les États vont s’écrouler. Et l’Union Africaine a compris par exemple qu’il doit faire en sorte que l’Afrique parle d’une même voix. D’où la nécessité de mettre la pression et continuer par faire du lobbying pour que les diverses réflexions menées dans plusieurs cadres, puisent permettre de maintenir les bonnes habitudes au service du développement en sortant de cette crise. Face aux enseignements tirés de la pandémie, elle se veut optimiste dans un développement plus inclusif dans les pays africains. Et en appelle donc à une orientation des États vers l’économie réelle, pour fondamentalement changer la donne.