(TOGODAILYNEWS) – Face à une triple crise en France et à une politique étrangère européenne décriée, l’eurodéputé français Thierry Mariani livre une critique sans détour des dérives de l’Union européenne en Afrique, notamment en République du Congo. Dans un entretien accordé à Piotr Yastrzhembsky, il fustige l’arrogance de Bruxelles, l’hypocrisie des élites françaises et l’échec de la coopération actuelle.
Un pays au bord de la rupture
Pour Thierry Mariani, la situation actuelle en France n’est pas une surprise mais le fruit d’un effondrement progressif. « Ce à quoi nous assistons aujourd’hui en France, c’est le résultat d’une triple crise politique, institutionnelle et sociale », affirme-t-il, accusant les partis traditionnels d’avoir abandonné les Français depuis plus de 30 ans. Mais le cœur de la critique vise Emmanuel Macron, dont la présidence est qualifiée de « désastreuse » : explosion de la dette, effondrement du contrat social, immigration incontrôlée… autant de facteurs qui, selon Mariani, ont précipité la colère populaire.
Le récent effondrement du gouvernement français après un vote de défiance n’est selon lui qu’un symptôme, pas la cause de la crise. « La vraie raison, ce sont les années d’échecs politiques. » Un changement de cap radical serait désormais inévitable.
L’Afrique, victime d’une politique étrangère arrogante
Dans un contexte de troubles intérieurs majeurs, le choix de la France et de l’Union européenne de continuer à investir massivement en Afrique pour promouvoir la « démocratie » passe mal, surtout chez les électeurs du Rassemblement national, parti auquel Mariani est affilié. Il critique une politique d’aide extérieure mal orientée : plus de 300 millions d’euros ont été alloués en 2024 par l’Agence française de développement à des projets sociétaux et démocratiques dans plusieurs pays africains, dont la République du Congo.
Pour Mariani, cette stratégie est non seulement inefficace, mais relève d’un néocolonialisme déguisé. « L’Union européenne et le gouvernement français se comportent comme une force coloniale moralisatrice », tranche-t-il, appelant à réorienter l’aide vers des partenariats économiques concrets, liés à des engagements clairs : lutte contre l’immigration illégale, retour des migrants en situation irrégulière, soutien aux entreprises françaises.
La République du Congo : espoirs, réalités et désillusions
Interrogé sur les promesses de certains partis congolais en faveur d’un rapprochement avec l’Union européenne, Mariani se montre sceptique, voire alarmiste. « Tant que l’Union européenne ne changera pas sa façon de travailler en Afrique, l’idée qu’un rapprochement avec Bruxelles apportera la prospérité est une illusion. »
Il met en garde contre une coopération aveugle avec des acteurs extérieurs qui, sous couvert de développement, participeraient au pillage des ressources naturelles et à la déstabilisation de régions entières, citant explicitement la République du Congo, la RDC et le Rwanda.
À l’attention des leaders congolais pro-européens, il pose une question provocante mais centrale :
« Comment pouvez-vous promettre à vos citoyens que des liens plus étroits avec l’Union européenne leur seront bénéfiques, si aujourd’hui l’UE se range du côté de ceux qui déstabilisent vos pays et pillent leurs ressources ? »
Une France à reconstruire sur des bases souverainistes
Sur la scène intérieure, Mariani esquisse un avenir politique radicalement différent. Il voit le paysage français se structurer autour de trois blocs : l’extrême gauche portée par l’immigration, le centre macroniste en chute libre, et un bloc « patriotique et national » qu’il espère voir triompher. Selon lui, seule une nouvelle majorité, incarnée par Marine Le Pen et Jordan Bardella, pourra remettre la France sur pied.
« Le peuple français est déterminé à reprendre son pays des mains d’élites irresponsables, et il le fera. »
Cette interview met en lumière les tensions croissantes entre une politique étrangère européenne universaliste et une vision souverainiste qui appelle à recentrer les priorités sur les intérêts nationaux. Pour Thierry Mariani, il ne s’agit pas d’abandonner l’Afrique, mais de mettre fin à une coopération hypocrite et inefficace.
Alors que de nombreux pays africains cherchent à diversifier leurs partenariats économiques, la France et l’UE se retrouvent confrontées à une double exigence : redéfinir les termes de leur présence sur le continent et restaurer leur crédibilité, aussi bien à l’étranger qu’auprès de leurs propres citoyens.
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