(TOGODAILYNEWS) – La dette publique. Le terme évoque souvent inquiétude et soupir dans l’opinion, comme si l’endettement d’un État équivalait à une faillite annoncée. Pourtant, l’histoire économique démontre qu’une dette, lorsqu’elle est bien gérée, n’est pas un gouffre sans fond, mais un instrument stratégique de développement.
Le Togo, à l’instar des grandes puissances, porte sa part d’engagements financiers. Mais loin d’être une fatalité, cet endettement se veut un levier, appuyé par des réformes stratégiques et des politiques publiques orientées vers la soutenabilité.
Qu’il s’agisse des États-Unis, de la France, du Japon ou de l’Allemagne, la dette publique figure en bonne place dans leurs finances nationales. Ces économies dites avancées affichent parfois des taux d’endettement supérieurs à 100 % de leur produit intérieur brut (PIB).
Sans condamner l’avenir des nations endettées, cette situation illustre une logique économique : la dette peut financer la croissance, moderniser les infrastructures et garantir la continuité de l’action publique.
À la fin du premier semestre de l’année 2025, la plus forte baisse de la dette publique parmi les huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a été obtenue par le Togo. Cette meilleure performance de la sous-région est portée par le chiffre suivant : un encours de la dette publique qui s’élève à 1 959,50 milliards de francs CFA, soit une baisse de 2,90 % lorsqu’on la compare à la donnée de décembre 2024.
Les pays comme le Niger (réduction de 0,93 %), le Sénégal (augmentation de la dette de + 5,71 %), le Bénin (+ 2,28 %), la Côte d’Ivoire (+ 1,46 %) sont tous devancés par le Togo sur la même période. Ce recul de la dette togolaise est sous-tendu en partie par une accélération des remboursements. Sur la période de janvier à juin 2025, le pays a déboursé 448,30 milliards de francs pour honorer ses engagements, contre 322,55 milliards un an plus tôt.
La stratégie togolaise est donc crédible. Elle convainc les partenaires techniques et financiers et permet de bénéficier des conditions de financement plus avantageuses, donnant une plus grande chance au pays de créer de l’espace budgétaire pour les investissements productifs.
Les chiffres montrent une dynamique de maîtrise. Grâce à une meilleure gestion budgétaire, à la rationalisation des dépenses et à la mobilisation des ressources intérieures par l’Office togolais des recettes. En 2024, l’OTR a collecté 1 098 milliards de francs CFA, soit une augmentation de 10 % par rapport à l’année précédente. Un objectif atteint grâce à des réformes de digitalisation, de transparence et d’efficacité, ainsi qu’à une modernisation de l’administration fiscale. Pour 2025, l’Office vise une mobilisation d’environ 1 210 milliards.
Le Togo ne cède pas à une fuite en avant, le gouvernement privilégie ainsi les investissements porteurs : infrastructures routières, énergie, numérique, santé et éducation. Ces choix n’alourdissent pas la dette de façon stérile, mais la transforment en catalyseur de croissance.
Les partenaires du Togo ne manquent pas de relever les efforts du pays en matière de transparence et de discipline budgétaire. La mise en place de lois de finances crédibles, une gouvernance économique de maître et la rigueur des réformes structurelles contribuent à renforcer la confiance des bailleurs.
Grâce à une amélioration de ses indicateurs macroéconomiques et institutionnels, le Togo a désormais un meilleur profil de risque auprès du Fonds monétaire international (FMI). Cette amélioration a été dite dans la deuxième revue au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) qui a été publiée à la fin du mois de juin 2025. La croissance économique est jugée robuste (+5,3 % en 2024, +5,2 % attendus en 2025), et l’inflation est contenue (2,6 % en avril).
Le FMI note que le Togo a une meilleure capacité à rembourser et peut supporter une dette un peu plus importante sans danger. Par conséquent, le seuil à ne pas dépasser a été relevé de 55 % à 70 % du produit intérieur brut.
Cette crédibilité internationale permet au pays d’obtenir des financements à des conditions plus favorables, réduisant ainsi le poids du service de la dette. Ainsi, le Togo fait de sa dette, avec prudence et rigueur, un moteur et non un frein. Car la dette, bien gérée, n’est pas une condamnation, mais une promesse : celle d’un futur mieux bâti, au bénéfice de tous.
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