1ère réunion du CNC au titre de l’année 2023 : Regain de croissance économique de 80 points de base à 6,6% en 2023

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Le ministre Conseiller auprès du Président de la République togolaise, PRE Simfeitcheou a présidé le mardi 21 mars 2023 à Lomé, au nom du ministre de l’économie et des finances et président statutaire du Conseil national du crédit, à l’ouverture des travaux de la première session ordinaire du CNC.

Conformément à l’article 5 du Règlement Intérieur, le Conseil national de crédit (CNT) du Togo a tenu sa première session ordinaire au titre de l’année 2023. A l’ordre du jour, l’examen de l’évolution de la situation économique, monétaire et du système bancaire et financier au 31 décembre 2022 ; les facteurs de blocage du financement du secteur de l’habitat et le projet de rapport 2022 du CNC, destiné au Comité de Politique Monétaire de la BCEAO.

Représentant le ministre en charge de l’économie et des finances, le ministre Conseiller auprès du Président de la République togolaise, PRE Simfeitcheou, a fait quelques commentaires sur l’environnement macro-financier, dans ce contexte de persistance des tensions inflationnistes et de poursuite du conflit Russo‑ukrainien.

Selon les informations disponibles, il ressort que l’activité économique mondiale devrait ralentir en 2023 en liaison avec les effets négatifs du conflit Russo‑ukrainien ; la poursuite de la désorganisation des chaînes d’approvisionnement ; et le durcissement des conditions financières.

Sur le plan national, les projections laissent apparaître une résilience de l’activité économique, avec un regain de croissance économique de 80 points de base à 6,6% en 2023, après 5,8% en 2022 et 6% en 2021. Tous les secteurs contribueront à cette croissance économique, en particulier le secteur tertiaire dont la contribution est attendue à 4%.

Quant au taux d’inflation, il devrait amorcer une baisse pour se situer en moyenne à 6,8% à fin décembre 2023, contre 7,6% en 2022 et 4,5% en 2021.

Au titre des finances publiques, le budget de l’Etat est légèrement en hausse. En effet, la loi des finances 2023 a arrêté un budget de 1.958 milliards, contre 1.876 milliards dans le budget 2022 remanié.

Dans le cadre de l’exécution du budget 2023, il est prévu 575 milliards des ressources à tirer des emprunts obligataires.

« C’est pourquoi, je voudrais, d’ores et déjà, demander au Président de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Togo (APBEF-Togo), qui est présent parmi nous, d’exhorter les banques à soutenir davantage le Trésor public dans la mobilisation des ressources sur le marché régional des titres publics » a indiqué PRE Simfeitcheou.

En ce qui concerne le financement de l’économie, le ministre conseiller auprès du Président de la République a noté trois principales évolutions.

La première évolution est relative à l’accroissement soutenu du volume de crédit octroyé aux opérateurs économiques. En effet, les créances intérieures, c’est-à-dire les financements accordés au secteur privé et à l’État, ont progressé de 29% en un an à 1.848 milliards en 2022, après la hausse de 9% en 2021. Le taux de financement de l’économie est ressorti à 33% en 2022, après 31% en 2021, soit l’un des plus élevés de l’Union.

La deuxième évolution positive porte sur la baisse des taux d’intérêt débiteursde 20 points de base, en glissement annuel, à 7,4% en 2022.

Enfin, le troisième point d’amélioration concerne la poursuite de l’assainissement du portefeuille de crédit des banques et des systèmes financiers décentralisés. En effet, le taux brut de dégradation du portefeuille de crédit des banques est ramené à 8% à fin décembre 2022, après 12% un an plus tôt et 16% au 31 décembre 2020.

Quant aux institutions de microfinance, leur taux brut de dégradation du portefeuille de crédit s’est établi à 4% à fin décembre 2022, contre 5% au 31 décembre 2021, pour une norme de 3%.

Le ministre conseiller auprès du Président de la République, PRE Simfeitcheou, au regard de ces évolutions a félicité tous les acteurs, en particulier les premiers responsables des banques et systèmes financiers décentralisés et les encourage à maintenir cet élan pour accompagner les opérateurs économiques dans ce contexte particulier marqué par les besoins importants de financement des entreprises et de l’Etat.

Par ailleurs, le ministre a exhorté particulièrement les banques et les systèmes financiers décentralisés à développer des produits innovants visant à mobiliser sur le marché ou directement auprès de la clientèle l’épargne disponible pour accroître les concours à l’économie.

Le troisième commentaire est relatif au renchérissement des coûts des opérations de transfert.

« Les opérateurs économiques constituent un maillon central de l’économie et donc de l’activité du système bancaire. Le rôle des banques est entre autres de faciliter et de fluidifier les transactions liées à leurs opérations, surtout celles avec l’étranger. Malheureusement, il m’a été rapporté que certains opérateurs économiques éprouvent des difficultés, dans le cadre du règlement de leurs fournisseurs étrangers, notamment européens, en raison du renchérissement des coûts des opérations de transfert. Ces pratiques sont intolérables » a-t-il déclaré.

Et de souligner que « Le Directeur National de la BCEAO m’a, toutefois, rassuré qu’il a organisé le 10 février dernier une réunion avec les Directeurs Généraux des établissements de crédit pour clarifier les dispositions réglementaires en matière de conditions de banque sur les opérations de transfert hors UEMOA ».

Le ministre a, à son tour demandé au Président de l’APBEF-Togo d’inviter les établissements de crédit à prendre des mesures idoines pour se conformer aux dispositions réglementaires relatives aux conditions de banque sur les opérations de transfert hors UEMOA.

Leçons à tirer des récentes faillites bancaires

A travers la faillite de certaines banques aux Etats-Unis, on peut déduire que les institutions financières, qui ne prennent pas suffisamment de dispositions pour respecter les normes des indicateurs de solidité financière, peuvent se retrouver dans des situations similaires et faire faillite.

« Conscient de l’importance du rôle que les établissements de crédit jouent dans notre économie, je voudrais demander au Directeur National de la BCEAO d’exhorter les établissements de crédit à prendre des mesures idoines pour améliorer davantage leur situation prudentielle, afin de rendre leur établissement plus solide et plus résilient, gage de la stabilité du système financier » laissé entendre PRE Simfeitcheou, ministre Conseiller auprès du Président de la République togolaise.

Il a en outre rassurer les participants qu’en ce qui concerne particulièrement la qualité des services financiers, toutes les dispositions sont prises pour l’opérationnalisation, avant la fin de l’année 2023, de l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers du Togo (OQSF-Togo).

Quelques changements sont intervenus au niveau du Conseil national de crédit. Ainsi, de nouveaux membres ont intégré le Conseil à savoir Kname BOUARE, nouveau Directeur Général des Études et Analyses Économiques du Ministère de l’Economie et des Finances, en remplacement de Ahéba JOHNSON admise à la retraite depuis un moment ; MOSSI, COUCHORO et GABIAM, sont nommés intuitu personae, en remplacement de Baya LITAABA-KASSOU épouse DOLAAMA et de Jean-Claude Komi BASSINA et Kodjo KOUDAYA, dont les mandats sont arrivés à terme le 1er mars 2023.

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Bernard AFAWOUBO

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