(TOGODAILYNEWS) – Au Togo, une fille sur quatre est encore mariée avant l’âge de 18 ans. Derrière ce chiffre, ce sont des enfances interrompues, des droits bafoués, des rêves sacrifiés. Et pourtant, cette pratique persiste, souvent justifiée par des interprétations culturelles ou religieuses erronées, et amplifiée par des récits trompeurs dans l’espace public.
Fort de ce constat, Faith to Action Network en collaboration avec les confessions religieuses et traditionnelles a procédé le jeudi 14 août 2025, à Lomé, au lancement de la campagne interreligieuse dénommée « Protéger l’enfance, c’est sacré ».
Cette campagne qui est à sa phase pilote, prévu pour durer trois mois dans la région de la Kara et le Sud-Est de la région Maritime, vise à stimuler et restructurer le débat sur le mariage des enfants à travers les leaders religieux ; traditionnels et les médias pour éradiquer le fléau.
Cette campagne repose sur des outils inédits notamment des avatars virtuels animés capables de porter des messages dans les langues locales à savoir le français, le mina et le kabyè ; des voix clonées ; une écoute sociale fondée sur l’analyse du débat public en ligne et un travail d’équipe optimisé par l’IA.
A en croire, Ayoko Wilson-Bahun, représentante de Faith to Action Network, l’intelligence artificielle transforme déjà les modes de vie, les façons de travailler, et les manières de communiquer des populations.
« Elle est partout, et elle avance vite. Chaque nation, chaque institution, chaque individu devra apprendre à s’en saisir, à l’apprivoiser, à l’utiliser de manière éthique et stratégique sous peine de devenir obsolète. C’est pourquoi Faith to Action Network a choisi de faire de cette campagne une expérimentation pionnière : une première pour nos institutions confessionnelles et une première mondiale dans le secteur basé sur la foi » a-t-elle indiqué.
La représentante de Faith to Action Network, Ayoko Wilson-Bahun, a par ailleurs précisé que « Nous ne venons pas imposer un message. Nous venons ouvrir un espace de dialogue, où les leaders religieux, les familles, les jeunes peuvent repenser ensemble les récits liés au mariage précoce. Nous venons dire que protéger l’enfance n’est pas une rupture avec la foi c’est une élévation de ses valeurs les plus profondes. Nous croyons que la foi peut être un levier puissant de justice sociale. Et nous croyons que l’innovation, lorsqu’elle est enracinée dans les réalités locales, peut amplifier les voix du changement ».
Pour le révérend pasteur Godson Dogbeda Teyi Lawson Kpavuvu, président de Faith to Action Network, aucune religion ne peut accepter le mariage d’enfants de 8 ou 10 ans. Cette pratique détruit l’avenir, expose aux grossesses précoces, aux violences et aux maladies.
« Nous allons utiliser tous les moyens de communication, y compris la technologie, pour atteindre chaque jeune fille, même dans les zones reculées, et la sensibiliser aux dangers. », a-t-il déclaré.
De son côté, le rapporteur général de la Fédération nationale des cultes vodoun et des traditions du Togo (FNCVTT), a affirmé que les chefs et leaders traditionnels ont déjà commencé à travailler sur les questions préjudiciables à l’épanouissement de l’enfant depuis au moins une décennie.
Le représentant de Faith to Action Network, Ayoko Wilson-Bahun, a invité toute l’assistance à s’approprier cette campagne, à en faire un outil de mobilisation, de sensibilisation et de transformation.
« Car protéger l’enfance, c’est sacré. Et c’est ensemble que nous pouvons en faire une réalité durable » a-t-elle martelé.
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